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La barbe de l’hipster peut-elle remplacer une bonne crème solaire ?

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Y a-t-il vraiment un avantage à ne pas se raser lorsque le soleil nous projette ses rayons affutés ? Voilà une question qui mérite d’être posée, à l’heure des vacances et de la banalisation du phénomène hipster.

Depuis quelques années, alors que tout le monde ou presque a déclaré la guerre contre la pilosité, une invasion feutrée se propage envers et contre tout : celle des barbus. Mais attention, il n’est pas ici question du premier quidam barbu venu, comme le Père Noël ou le nain Gimli, qui prennent leur pelage pour leur serviette pour s’essuyer la bouche après un repas. Non, les barbus d’aujourd’hui sont faussement négligés et ont la barbe taillée au cordeau. Leur monde, c’est celui des hipsters, ces hommes qui, pour se démarquer de la faune imberbe, ont choisi la barbe comme emblème… jusqu’à devenir, comme les autres, une énième légion de clones.

Sauf que : cette ode aux poils découle peut-être d’une étude australienne publiée par la revue Radiation Protection DosimetryRadiation Protection Dosimetry – qui sait, les hipsters sont sans doute passionnés par cette publication. Les chercheurs à l’origine de cette recherche, issus de l’Université du Queensland du Sud, sont spécialisés dans les incidences du rayonnement solaire sur le corps humain. À travers leur article, ils se sont demandés si la barbe ou la moustache offrait à la peau du visage une véritable protection. Bref, ces derniers ont cherché à savoir si le fait de ne pas se raser conférait un réel bénéfice face aux rayons du soleil.

 

À midi, jamais sans son chapeau

Pour ce faire, ces scientifiques ont réalisé une expérience en faisant appel à trois personnes – disons trois hipsters -, la première avec une longue barbe, la seconde une barbe courte et la troisième rasée spécialement pour l’occasion. Mais, probablement pour des raisons éthiques, ce protocole expérimental a été avorté avant que les cobayes ne soient soumis aux rayons solaires sur une sorte de tournebroche… Non, finalement, les chercheurs ont opté pour trois têtes de mannequins en plastique placées chacune sur un socle rotatif réalisant un tour par minute. La première tête a été accoutrée d’une barbe et d’une moustache, la seconde d’une longue barbe à la Sébastien Tellier, puis la troisième est restée glabre, de manière à avoir un élément de comparaison.

À noter que chacune de ces têtes disposaient, en dessous des accessoires pileux le cas échéant, de films adhésifs enregistrant les doses d’ultraviolets solaires. Ces films ont été placés à plusieurs endroits du visage : sur le menton, en bas, au milieu et en haut de la joue, et entre la lèvre et le nez. Après une heure de rotation, les dosimètres ont été prélevés et une seconde expérience a démarré avec de nouveaux films et un soleil plus vif dans le ciel de Toowoomba, une ville australienne subtropicale.

Sans surprise, la conclusion montre que la tête imberbe avait reçu une dose d’UV dépassant le maximum recommandé pour une journée. Alors que du côté des barbues, à l’inverse, la protection de poils avait réussi, en moyenne, à éviter les deux tiers des rayonnements ultraviolets. Toutefois, si le résultat est au rendez-vous lorsque les rayons sont limités, reste que les auteurs de l’étude considèrent que cette moyenne est insuffisante, et ce tout particulièrement lorsque le soleil est à son zénith. Moralité : aux alentours de midi, ne jamais sortir sans son chapeau, qu’on soit hipster ou pas.

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